en_tete
S.D.F.

Télécharger le livre
De la burle aux alizés

Saltimbanques Des Flots

Escapade au Nord-est de New-York,

Début juillet et fin aout nous partons naviguer le long de la côte de Long Island.
Cette île se situe en dessous du Connecticut. Malgré l'eau un peu "frisquette"(22 à 25 C), le temps parfois orageux et les nuits plus fraiches, nous allons de ravissements en émerveillements. Imaginez seulement de magnifiques baies encerclées de verdure où sont mouillés des dizaines de petits bateaux à voile ou à moteur, un bras de mer calme et à l'abri des méchants coups de vent, des ancrages faciles et des pontons pour amarrer notre petite annexe! Que nous faut-il de plus?

Les villes que nous visitons (Northport, Oyster bay, Port Jefferson, Port Washington...) sont accueillantes à souhait. Les maisons, en bois pour la plupart, possèdent de jolis jardins très verdoyants. De belles boutiques alléchantes bordent les rues commerçantes, nous y trouvons même des pâtisseries à dévaliser!

Les gens sont d'une gentillesse et d'une serviabilité touchantes, ils nous emmènent volontiers au supermarché et nous renseignent avec beaucoup de courtoisie. Sont-ils plus surpris par le fait que nous habitions sur le bateau, que nous venions de France ou par les cheveux blond platine de Patrick ? Pour la majorité d'entre eux, ils sont membres d'un yacht-club très "british", dont ils portent les insignes sur leur chemise, leur sac de bord...Les week-ends, ils régatent et le spectacle de voiles au vent, de spinnakers colorés, d'équipages d'une élégance rare est d'une beauté extraordinaire. Au quotidien, une navette les conduit à leur bateau, leur livre la glace si besoin, les ramènent à toute heure du jour et de la nuit. En Amérique, tous les services sont possibles, moyennent finances, bien entendu.

Dans chaque ville, des restaurants de tous les pays nous offrent leurs services: indiens, chinois, japonais, péruviens, italiens, espagnols, ...Nous en profitons le plus possible et prenons de l'avance pour les pays où nous ne trouverons pas facilement de restaurant.

Nous nous régalons de clams que nous achetons directement aux pécheurs du coin, à un prix très raisonnable. Les pécheurs les récoltent à l'ancienne, à l'aide d'un peigne (qui ressemble aux peignes à myrtilles) qu'ils remontent à la seule force des bras. Nous les dégustons avec du jus de citron et, Amérique oblige, du Ketchup.

Un jour de grand vent, Patrick vient courageusement en aide à un couple de marins dont le voilier, en panne de moteur et la voile déchirée, n'est plus manœuvrant et a toutes les peines du monde à s'amarer à une bouée. Avec l'annexe, il tracte le bateau en direction de la bouée et, après un tentative infructueuse, réussit à attacher le voilier en perdition et son malheureux équipage retrouve le sourire. Sauvé, le couple d'américains se montre d'une reconnaissance exemplaire en nous invitant à diner dans l'un des plus grands restaurants de la ville. Le monsieur nous offre aussi sa carte de membre du Yacht-club qui nous rendra de multiples services.

Entre deux visites à terre, Patrick répare le filet à l'avant du bateau qui donnait quelques signes de faiblesse: à l'aide de morceaux de garcette, il relie chaque maille du filet à l'armature et cela lui demande précision, persévérance et patience. La pompe des toilettes doit aussi être changée, un coulisseau de grand voile également.

Je suis maintenant aussi adepte du bricolage et je peux apporter une clef à oeil déporté, une clef à pipe, la clef à chaine, ou un brave tournevis les yeux fermés (ou presque)!.

Newport, la classe «América ».

Newport se situe sur une ile, à l’entrée de la baie de Narragansett, au Sud-Est de l Etat du Rhode Island.
Cette ville a accueilli la course mythique de l’América Cup pendant un demi-siècle, de 1930 à 1983, date de la victoire de l’équipage Australien.
Nous avons pu admirer de très beaux voiliers, deux mats, trois mats, de vieux gréements parfaitement entretenus. A leurs bords, des équipages élégants, des marins confirmés, comme si tout ce que le monde de la voile comporte de plus chic s’était donné rendez-vous ici, dans ce coin raffiné de la cote Américaine.

La ville est d’une propreté exemplaire, fleurie à souhait.
Des restaurants de fruits de mer bordent les rues touristiques, des boutiques d’antiquités, de vêtements de luxe attendent les promeneurs.
Le code vestimentaire est pompeux : nous ne croisons personne en short- espadrilles. Les messieurs sont :
-Soit en polo de couleur unie, genre « Lacoste », et bermuda à carreaux.
-Soit en chemise en carreaux et bermuda de couleur unie.
-Dans les deux cas, ils sont chaussés de mocassins de couleur bleu-marine ou marron clair.
Pour les dames, un peu plus de fantaisie, sans faute de gout, un modèle de charme discret façon Nouvelle Angleterre!

Nous visitons les manoirs: Ce sont de très grandes et belles bâtisses construites pour les familles fortunées du pays par des architectes réputés, souvent français.-The Elms,( une réplique du Château d'Asnières, meublée en style Louis XV), The Breakers,(un manoir de 70 pièces, dans le style Renaissance Italienne),Rosecliff,(une imitation du Grand Trianon de Versailles) et Marbre House,(un cottage de 50 pièces inspiré du Petit Trianon de Versailles).

Jamais nous n'avions admiré autant de chandeliers en cristal français, de cheminées en calcaire de Caen, de chaises à dorure fabriquées à Paris, de tapisseries flamandes et de jardins à la française! Pour un peu, nous nous croyions chez nous!

Nous écourtons notre séjour à cause de Earl, le cyclone se rapprochant de la côte. Nous retournons nous mettre à l'abri dans la baie de Nortport, où nous préparons le bateau en attendant l'arrivée des vents.

Heureusement, l'œil du cyclone se décale légèrement vers l'Est et nous évitons les vents trop forts. OUF!