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S.D.F.

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De la burle aux alizés

Saltimbanques Des Flots

Le Vénézuela, drôle de pays !

Avant de nous aventurer au Vénézuela, nous avions entendu toutes sortes de commentaires, et leurs contraires, évidement !

Beaucoup de marins ont renoncé à naviguer dans les eaux territoriales de ce pays, pour des raisons de sécurité évidentes, mais aussi parce que la vie y est de plus en plus chère.
Le bon temps où, en toute quiétude, les équipages passaient la saison des cyclones  en dépensant une poignée de bolivars est révolu. Nous avons croisé quelques bateaux, français uniquement, et la marina où nous avons laissé le bateau est maintenant pratiquement désertée.
A Puerto La Cruz, la marina Baya Redonda est pourtant accueillante, avec sa piscine, son restaurant et ses infrastructures assez complètes.
La sécurité est assurée de jour comme de nuit par des gardes armées veillant sur la tranquillité des personnes et sur celle des bateaux. En effet, beaucoup profitent de cet endroit pour laisser le bateau, rentrer en France ou partir pour une aventure terrestre.

La ville de Puerto La Cruz n’est pas très engageante, il est nécessaire de traverser les barrios pour se rendre dans le centre, et nous devons obligatoirement prendre un taxi, faire nos courses et revenir sans flâner à la marina.
Un centre commercial, fort joli et bien achalandé, nous permet néanmoins de nous promener et de faire nos divers achats. Nous y accédons en annexe, après une balade de quelques minutes dans des canaux assez pittoresques.
Le marché municipal est très vivant, les poules et autres volailles y sont vendues vivantes et sont découpées sur place, les fruits sont disposés dans des brouettes, dans un brouhaha impressionnant les porteurs hurlent pour demander un chemin au travers de la foule, sous un soleil de plomb.

L’intérieur du pays sera tout aussi coloré mais l’insécurité est moindre : moins de barreaux aux fenêtres, moins de gardiens armés, moins de policiers le long des routes.
Même plus précaire, la vie à la campagne reste plus calme.
Les gens y vivent sans grand confort, les prix des matières premières augmentent sans arrêt et beaucoup ont vraiment du mal à subvenir aux besoins de leur famille. Trop d’enfants ne sont pas scolarisés et travaillent très jeunes dans les fermes ou le long des routes.

En ce qui concerne la politique, nous avons rencontré des Chavistes convaincus et des anti-Chavistes encore plus convaincus !
Les palabres politico-sociales sont nombreuses : elles  peuvent débuter  autour du premier café matinal et se poursuivre  jusque tard dans la nuit.

Des écoles, des routes, des dispensaires médicaux ont été crées par le gouvernement mais certains projets de construction sont abandonnées en route, à cause d’une corruption massive. Le gouvernement dispose, grâce au pétrole, d’une incroyable richesse mais les cours du baril sont à la merci de l’économie mondiale. Les élections de novembre seront déterminantes pour le pays et les deux principaux camps politiques espèrent  aller encore plus loin, vers un communisme  plus radical ou vers un capitalisme modéré.